Hora fugit utere

Il a fallu arriver à la rivière pour que le cœur et le pas se calment.


Pour enfin entendre les gazouillis des oiseaux et le doux son de l’eau qui coule.
Au séchoir à peaux, des notes de piano s’envolent dans les airs.
Le ciel est bleu. C’est une belle journée de printemps.
Arrivée au cœur de Chevreuse, une petite halte à la boulangerie s’impose.
Quel plaisir de boire son thé au soleil.
La marche reprend par le chemin du prieuré.
Très vite, je rejoins les sous-bois.
Je garde ma doudoune. Le soleil est blanc, la lumière est diffuse.

Premières primevères. Premiers boutons d’or. Premières anémones sauvages.
Je suis le chemin que Jean Racine empruntait enfant pour se rendre aux « Petites écoles ».

Dans une clairière, je rencontre le destin d’un petit prince. Le Roi de Rome.

La nudité des arbres révèle le bourdonnement incessant de petits avions de tourisme au dessus de ma tête, et le rugissement des motos au loin sur les 17 tournants…
Je ne suis pas seule à prendre l’air ce matin.
Des chants d’oiseaux parmi tant d’autres ?
« Ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux, regardez les s’envoler, c’est beau »

Je continue ma lente montée vers Port-Royal des Champs.

Arrivée au sommet, les arbres sont pleins de bourgeons.
J’entre dans l’enceinte du Port Royal.

Le cadre est majestueux
La jardin des simples et le verger de poirier anciens sont de pures merveilles.
Je m’attarde dans le carré de jardin médicinal.
Au centre a été disposée une grande pierre de lavenoire creuse.
De cette façon, un point d’eau approvisionne les betites bêtes de mère nature.
Autour des petis bosquets de formes et de couleurs différentes. Lierre, pivone arbustive, euphorbe, lavande, romarin, laurier noble. La consoude, l’arnica ont leur place.

Premier bain de soleil, pieds nus dans le gazon pâqueretté.
Dos à la maison des Solitaires.
Face aux cent marches.
Face à la vallée, à l’abbaye et son vivier qui brille.